L’histoire de Poilâne, ce boulanger normand qui s’installa rue du Cherche-Midi à Paris au milieu des années 1930 pour proposer une grosse miche de pain que l’on peut garder plusieurs jours quand le parisien recherche plutôt sa baguette quotidienne sortie du four, est une formidable démonstration qu’un produit alimentaire de première qualité trouvera toujours sa place dans une cuisine.
Bientôt 100 ans que Poilâne fabrique ses énormes pains ronds, terreux et rustiques. Il sent divinement bon lorsqu’il est frais, sa texture est dure comme une carapace à l’extérieur et tendre et moelleuse à l’intérieur.
Non tranché, il se conserve 5 jours et plus, et les restes peuvent être grillés pour accompagner vos soupes. Il se marie aussi bien avec le fromage et la charcuterie qu’avec le beurre et la confiture. Il sert de pont à d’autres saveurs, mais il est également copieux et réconfortant en soi.
Malgré des premiers temps difficile, Pierre Poilâne n’a jamais fait de compromis et a continué à cuire ce pain en utilisant de la farine moulue sur pierre, du sel marin de Guérande et un four à bois. Les ingrédients, la recette et la méthode artisanale sont restées inébranlables, tout comme la fente en forme de P qui orne les dômes dorés des pains. Les bars, voyant que les clients demandaient la provenance des pains, ont senti une opportunité et ont non seulement servi mais aussi commencé à revendre les miches. Puis vinrent les restaurants et de plus en plus de commandes. Puis le pain s’est exporté, le nom de Poilâne a fait le tour du monde et est toujours parfaitement exploité par la troisième génération de Poilâne.
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